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Réponse à Ghislaine

"Merci encore Jef pour ces échanges et ses petites lumières que tu partages avec nous. Pour une prochaine fois pourrais- tu justement apporter un peu d'éclairage sur la Parabole des talents (Matthieu 25.14-30) qui peut paraître bien dure si on la lit sans réfléchir et le lien avec le fait de porter du fruit. Vaste sujet et donc vaste programme... C'est sans urgence bien sûr. Encore un grand merci."

Bonjour Ghislaine,

Nous allons faire présider à l’analyse de cette parabole ayant rapport avec le Royaume des cieux, la définition de ce Royaume : Romains 14.17

«Car le Royaume des cieux ce n’est pas le manger et le boire mais la Justice, la paix et la joie dans le Saint Esprit. »

Ainsi  l’Écriture définit :

-              - ce qu’il n’est pas : l’aspect matériel parce que terrestre (nourriture et boisson)

-              - ce qu’il est : l’aspect spirituel parce que céleste. (Justice, paix et joie dans le Saint Esprit)

L’humain est donc initialement et naturellement  immergé dans une manière de penser terrestre.

Le Seigneur lui propose de l’immerger dans son Esprit, lequel le fait vivre dans la justice, la paix et la joie ; parce que confiant dans la fidélité de Dieu.

 Jean 6:63  C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.

Romains 8:6 Et la manière de penser de la chair, c’est la mort, tandis que la manière de penser de l’Esprit c’est la vie et la paix.

Nous retrouvons, dans ces paraboles, ce mélange constant du terrestre et du céleste, du charnel et du spirituel.

Matthieu 25.14-30 s’inscrit donc dans la continuité des paraboles de Mattieu 13 concernant le Royaume des cieux dans sa réalité terrestre qui est un mélange et dans sa finalité céleste où la justice opère  : Matthieu 13.41 à 43 « Le Fils de l’homme enverra ses messagers, et ils recueilleront hors  de son royaume tous les scandales (malveillance, piège destiné à faire tomber) et ceux qui commettent l’iniquité(qui engendrent l’anarchie-les sans règles) et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende. »

 On y retrouve également  la même règle : «Car on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. » Matthieu 13.12 et 25.29

Il s’inscrit aussi dans la continuité de Matthieu 24, discours sur la fin des temps et le retour du Fils de l’homme. Jésus l’introduit ainsi : « C’est pourquoi, vous aussi tenez-vous prêts car le fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pouvez imaginer. » Matthieu 24.44

Appel à une vigilance paisible qui ne s’inquiète pas de l’heure du retour puisque qu’elle est inimaginable, mais qui repose sur une relation de confiance avec Dieu qui se suffit à elle-même.

Suivent trois paraboles : le bon et le mauvais serviteur, les dix vierges et les talents.

LE BON ET LE MAUVAIS SERVITEUR

1-      Qui est donc ce serviteur fidèle et sage que le Seigneur a établi sur ceux de sa maison pour leur donner  la nourriture en son temps ? Heureux ce serviteur que le Seigneur trouvera agissant ainsi.

        1 - Ce serviteur sait qui il sert, il est à ses ordres et à son écoute pour donner la nourriture de son Seigneur en son temps. Il ne prend pas d’initiative, il distribue seulement, à ceux sur qui il a été établi, en temps et en heure ce que lui donne son Seigneur qui définit le sens et l’utilité de ladite nourriture :

« Ma nourriture est de faire la volonté de  celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre» Jean 4.34

Tout serviteur fidèle et sage s’inscrit dans cette définition et il est déclaré heureux.

        2 - Celui-là, est mauvais serviteur, qui dit dans son cœur : Mon Seigneur tarde et il commence à battre ses compagnons de service, mange et boit avec les ivrognes. Le Seigneur de ce serviteur arrivera au jour qu’il n’attend pas et à l’heure qu’il ne sait pas, il se séparera de lui et de sa part d’action et le mettra parmi les hypocrites.

 Ce serviteur ne s’est pas conformé au rôle dans lequel son Seigneur l’a établi, il s’est donné à lui-même un rôle conforme au siècle présent.

Romains 12.2 : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin que vous discerniez la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. »

 La question est posée à tout serviteur : Quel serviteur es-tu ?

-                 -  Es-tu fidèle et sage laissant le Seigneur te parler et t’inspirer ?

-                 -  Où es-tu celui qui se parle à lui-même et fait des projets ?

Quel est le filtre utilisé pour accueillir la parole : cœur ou raison ?

-                 -  Le cœur est sous l’autorité de la dynamique de l’Esprit qui produit le fruit engendré par la Parole (Gal.5.22)

-                 -  La raison s’invente de fausses raisons pour ne pas se laisser aller à la dynamique de l’Esprit et rester stérile.

Quand il est question du fruit nous l’interprétons comme étant le résultat de notre travail alors que l’Écriture nous renvoie à la réalité de ce que produit en nous et au travers de nous la dynamique dans laquelle l’Esprit nous entraine : humilité, obéissance, transformation de gloire en gloire selon la volonté du Père. Aucune vantardise ni prétention : je n’ai fait que ce qui m’a été demandé, je suis donc un serviteur inutile.

LES DIX VIERGES

« Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes pour aller à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insensées, et cinq sages. Les insensées, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elle ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. »

Si nous nous plaçons en observateur, nous ne faisons pas de différence, nous voyons donc ici dix personnes qui se ressemblent et qui partagent le même projet : dix vierges qui, toutes, vont à la rencontre de l’époux. A un détail près, les dix ont une lampe, mais cinq seulement ont un vase d’huile.

Deux termes définissent la différence :

-                 -   La forme et le fond 

-                 -   Insensées et sages

Les insensées ont copié les sages dans la forme, ce qui est visible, mais pas dans le fond, ce qui est caché.

La sagesse est un cadeau que Dieu nous fait en se révélant à nous. Les sages ont une relation intime avec Dieu et ont conscience que cette relation est permanente par le lien de l’Esprit. L’huile est donc l’élément indispensable  pour alimenter la lampe. Cette sagesse ne peut être imitée, parce qu’elle est révélée et qu’elle est fondée dans la mort à soi annonçant la résurrection : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. » Colossiens 3.3

« Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : voici l’époux, sortez à sa rencontre ! Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : donnez-nous votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages répondirent : non, il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent et achetez-en pour vous. Pendant qu’elles allaient en acheter,  l’époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin de noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dire : Seigneur, Seigneur, ouvre nous. Mais il répondit : En vérité je vous le dis, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure. »

La part d’Esprit qui nous est dévolue ne peut pas être partagée, elle est à la fois personnelle et intime. Mais elle témoigne en faveur de celui qui l’accorde et nous pouvons indiquer à nos semblables à qui il faut s’adresser pour en bénéficier. Ce dont les vierges insensées ne se sont pas souciées, elles se sont contentées d’épouser  la forme sans jamais réfléchir au fond.

L’événement qui survient exige une réaction immédiate qui met en défaut celles qui ne sont pas prêtes. Quand elles arrivent enfin la porte est fermée, et à leurs suppliques il est répondu : je ne vous connais pas.

Cette parabole est de la même veine que celle de Matthieu 7.21 à 23. Quand on enseigne aux gens à faire des choses pour Dieu, on les mène dans des voies d’égarement. Nous ne pouvons pas faire l’œuvre de Dieu parce qu’en vérité nous sommes son œuvre. La vie de l’Esprit nous enseigne la manière d’être en conformité avec  notre Père et cette manière d’être est définie par l’Écriture : « De lui en effet nous sommes l’ouvrage, créé en Christ Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, pour que en elles nous marchions. » Éphésiens 2.10

Jésus connaît tous ceux qui le laissent régner sur leur cœur et qui apprennent l’obéissance à ses directives. Il ne connaît pas ceux qui lui parlent et se réclament de Lui en faisant des projets à sa place, sans le laisser régner sur leur cœur.

Cette parabole se termine par cette exhortation : « Veillez donc puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure ! »

 Il ne s’agit pas de l’attente passive d’un événement attendu, mais de veiller sur soi pour rester en conformité à une manière d’être initiée en chacun par le Saint esprit.

LES TALENTS

« Il en sera comme d’un homme qui en partant pour un voyage appela ses serviteurs, et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa dynamique et il partit en voyage. »

Dieu ne met pas les hommes en compétition, il connaît chacun et quand il leur confie une tâche, c’est toujours en fonction de leurs capacités afin de ne pas les mettre en difficulté mais toujours pour les faire progresser par sa dynamique divine agissant en eux.

 « Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir et en gagna à cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un trou dans la terre est cacha l’argent de son maître.»

« Or, à celui qui, par la dynamique qui agit en nous, peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui la gloire dans l’église et en Christ Jésus, dans toutes les générations, aux siècles des siècles. Amen. » Éphésiens 2. 20-21  

Ce verset illustre bien l’attitude des deux premiers serviteurs qui sont dans la dynamique de leur maître. Le troisième est dans une autre attitude, c’est la suite de la parabole qui va nous faire découvrir où se situe le problème.

« Longtemps après, le maître de ses serviteurs revint et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha en apportant cinq autres talents et dit : Seigneur, tu m’avais confié cinq talents ; voici cinq autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup; entre dans la joie de ton Maître. Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi et dit : Seigneur, tu m’avais confié deux talents, en voici deux autres que j’ai gagnés. Son maître lui dit : bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite et dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui récoltes ou tu n’as pas répandu ; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici : prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit : serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je récolte où je n’ai pas répandu ; il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers, et à mon retour j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. »

Quand une tâche est confiée à quelqu’un, il est logique et normal que vienne le moment où chacun doit rendre compte et vérifier que le but a été atteint. Dans les deux premiers cas, l’analyse est positive, le contrat de confiance entre le Maître les serviteurs a été respecté. Nous remarquons que, dès la tâche confiée aux deux premiers serviteurs, il y a chez eux une absence d’analyse et de réflexion sur le bien-fondé de la tâche confiée. Ils se mettent d’emblée sous l’autorité bienveillante du Maître et ils accomplissent leur devoir avec joie et simplicité de cœur. Quant au troisième, à la différence de ses deux compagnons, il met en doute la bienveillance de son maître en émettant sur lui un avis qui lui est très personnel .Ce qui va l’amener à se délester de la tâche confiée en cachant dans la terre le talent qui lui était donné afin de le faire fructifier. À terme, il rend le talent qui lui avait été confié.

Écoutons maintenant ce que dit le maître : « Son Maître lui répondit : serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je récolte où je n’ai pas répandu ; il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers, et à mon retour j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui le talent, et donnez-le à celui qui avait dit talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Ce serviteur ne connaissait pas son maître, il se faisait une idée de lui qui lui interdisait d’entrer dans sa dynamique. Ses raisonnements président à son attitude, celle-ci lui interdit de porter du fruit et le condamne à la stérilité. Or, la vie est faite pour porter du fruit. L’arbre qui ne porte pas de fruits est retranché, il occupe le sol inutilement.

Une lecture de cette parabole sous l’autorité de notre approche humaine ne peut susciter qu’incompréhensions et révolte. Ces paraboles ne poursuivent pas le but de faire peur, ni de condamner mais d’avertir. Elles sont la démonstration de la bienveillance divine à l’égard de l’homme. Dieu ne veut pas le laisser dans l’ignorance et lui donne tous les éléments qui lui permettent de vérifier quel genre de serviteur il est, et ainsi, le préserver d’une fin malheureuse et bénéficier d’un aboutissement glorieux.

Gardons-nous d’utiliser ces paraboles pour porter des jugements sur nos semblables, mais laissons les agir envers nous comme un miroir qui suscite en nous la bonne question :

Seigneur, quel serviteur suis-je à tes yeux ?

Quelles sont les pensées qui président à mes attitudes : les miennes ou les tiennes ?

Comme David, je veux te dire: « Sonde moi ô Dieu et connais mon cœur, éprouve-moi et connais mes pensées, regarde si je suis une mauvaise voie et conduis-moi sur le voie de l’Éternité. »

Psaume 139.23-24

Jef De Laveralend

Commentaires

  • Merci Jèf... Effectivement vu sous cet angle le sens est diffèrent et on comprend mieux que Dieu nous laisse libre de nos choix et travaille en nous en fonction de nos capacités...

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