"Bonjour Jef ! Peux-tu me dire comment comprendre les versets 14 et 16 de 1 cor 7? Comment un conjoint chrétien peut sauver son conjoint non chrétien? Le salut est défini différemment dans les évangiles. Merci Emmanuelle"
14 Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme , et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement , vos enfants seraient impurs , tandis que maintenant ils sont saints.
15 Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là Dieu nous a appelés à vivre en paix.
16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
Bonjour Emmanuelle,
Ta réflexion est très intéressante, elle montre en effet que l’on ne peut interpréter un texte sans tenir compte à la fois du contexte dans lequel il est écrit mais aussi de la nature même de ce qui fait le centre du message de l’évangile : le salut.
L’Écriture montre sans ambiguïté que le salut est une affaire personnelle entre Dieu et l’individu. C’est le choix de chacun d’accepter ou de refuser la grâce qu’Il nous fait en Jésus. Nous ne pouvons sauver personne et personne ne peut nous sauver.
Il n’y a qu’un seul Sauveur : Jésus-Christ dont nous sommes, nous qui avons placé notre foi en Lui, les témoins. C’est là notre vocation et notre responsabilité. C’est ce que le verset 14 exprime !
Maintenant, il est nécessaire de redonner aux mots leur véritable sens. Il nous arrive parfois de donner trop d’emphase à certains mots comme le mot saint et par extension sanctifier.
Le mot saint ne veux rien dire d’autre que « à part », que ce soit pour qualifier Dieu ou pour qualifier l’homme qui s’attache à Lui. En m’attachant à Dieu qui est « à part » je suis devenu « à part ».
La relation que j’entretiens avec Lui au quotidien m’amène à être transformé de gloire en gloire et cela fait de moi un témoin dans lequel mon entourage peut constater l’œuvre de Dieu.
L’époux et l’épouse qui n’ont pas la foi sont les premiers bénéficiaires des changements opérés dans les conjoints qui ont la foi. Ils bénéficient l’un et l’autre des changements que Dieu opère dans la vie de leur conjoint et par conséquent ils sont, de ce fait, participant de leur « mise à part ».
Cela ne les sauve pas, mais leur permet plus qu’à d’autres d’être rendus conscients de l’action de Dieu. Ils ont sous les yeux un témoin de Jésus-Christ, c’est là leur richesse, mais le comprendront-il ? C’est là le sens du verset 16.
Il n’est donc pas question ici du salut à proprement parler, mais de l’opportunité qu’ils ont l’un et l’autre d’y accéder par le biais du témoignage rendu, le recevront-ils ? Nul ne le sait !!!
Quant à la notion d’impureté attachée aux enfants, là aussi le mot apparait quelque peu violent.
Le mot akatarthos, utilisé ici, nous dit simplement que si les parents étaient tous les deux hors de la foi, leurs enfants resteraient dans l’ignorance de la nécessité d’être délivré de leur vaine manière de vivre par le sacrifice de Jésus. Ils resteraient ainsi sous l’autorité du péché qui est la souillure et qui rend impur.
Mais comme l’un des deux vit sa foi, les enfants sont à part de la même manière que le conjoint, qui n’a pas ou pas encore la foi, est lui aussi à part. Le mot saint n’évoque pas la perfection.
Jef De Laveralend
Commentaires
Merci Jef. Ton commentaire est très clair. C'est vrai que "être à part" est plus parlant que le mot "sanctifié" qui est certes "spirituel" mais auquel, finalement, on ne sait trop quel sens donner.
Cela nous met face à notre responsabilité : être des témoins. Cela semble simple, mais c'est si lourd de sens. D'autant qu'on ne peut pas tricher, ceux qui partagent notre vie nous voient vivre, réagir... ça peut être une pression mais je crois qu'il est important de rester naturel. Oui, on tombe, on se remet en question, on se relève, on progresse à notre rythme... Au fond, des fois, est-ce qu'on n'est pas témoin malgré nous ?
Florence