Bonjour Jean François, Serait-il possible de revenir sur la prière Sacerdotale ( Jean 17 ) Merci. Suite.
La deuxième chose enseignée par Jésus c’est le regard du Père sur son enfant et par conséquent le regard de quelqu’un qu’on ne voit pas.
Quelle frustration pour l’humain de ne pas être reconnu par ses pairs, mais quel bonheur pour l’homme de foi de savoir que le regard le plus important sur lui, c’est le regard de son Père céleste. Jésus nous transporte toujours dans une dimension inconfortable pour nous, les humains : l’invisible. Je ne vois pas celui qui me voit.
Ainsi tout ce qui nous lie au Père ne repose pas sur ce que l’on voit mais sur ce que l’on entend dans ce lieu secret que personne ne peut pénétrer si ce n’est LUI. Ainsi le Père exprime sa fidélité, à l’égard de celui qui l’accueille dans ce lieu secret, en lui prodiguant conseils, promesses au travers de celui qu’il a choisi pour cela : son fils Jésus, parole de Dieu faite chair.
« Et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
« Ainsi la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » Romains 10.17
Jésus ponctue chacun de ses enseignements par cette même phrase. Le terme « apodidomi », traduit par le verbe rendre, a le sens de restitution.
« Et ton Père qui voit ce qui t’est naturellement caché te restituera ce qui t’a été dérobé et que tu ne connais pas »
De quoi Jésus parle-t-il ?
De nous ramener au Père et par là même de nous laisser pénétrer de ses pensées, car l’Écriture nous dit :
« Car mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. » Ésaïe 55.8 et 9
Le sens même de la relation retrouvée avec le Père se traduit, dans la vie du chrétien, par un désir profond d’accomplir, en toutes circonstances, sa volonté : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » Romains 12.2
Voilà pourquoi la prière n’est pas un acte public, mais un état de cœur permanent, cœur dont la porte est fermée sur le monde extérieur et qui nous permet de laisser les pensées de Dieu le pénétrer(voici le sens de « Priez sans cesse ») et de le laisser nous guider dans des voies que nous ne saurions trouver seuls et sur lesquelles nous rencontrons ceux qui, comme nous, se sont laissé conduire. C’est cette attitude qui induit une communion et une unité spirituelles et non pas une connivence humaine.
Le mot « proseuche », traduit par prière, prend alors tout son sens puisqu’il traduit en réalité une attitude de cœur dans la soumission et la reconnaissance de l’autorité céleste, en effet, le préfixe « pros » indique une orientation vers, et le radical « euche » indique la qualité de ce vers quoi nous sommes orienté : ce qui est bon. Rappelons nous alors ce que Jésus nous enseigne et ce qu’il vit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon, un seul est bon ! » Matthieu 19.17
L’homme demande ce qu’il doit faire, Jésus répond par ce qu’il doit être et quand l’homme insiste sur ce qu’il doit faire, alors Jésus l’invite à réfléchir en l’amenant à constater son incapacité à faire. A l’instar de Jésus, la nourriture de l’enfant de Dieu consiste dans l’accomplissement de la volonté du Père qui, lorsque nous sommes dans cette attitude face à lui, produit en nous le vouloir et le faire qui est selon son bon plaisir (Philippiens 2.13)
La prière n’est donc pas non plus un flot de parole pour faire connaitre nos doléances, mais une attitude d’écoute, dans un profond respect, de ce que le Père attend de nous dans tous les actes de notre vie, au quotidien.
A suivre....