Bonjour Jean François, Serait-il possible de revenir sur la prière Sacerdotale (Jean 17) Merci. Suite et fin

« Quiconque me dit Seigneur, Seigneur ! N’entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Matthieu 7. 21

Ce ne sont pas ceux qui parlent à Dieu qui ont une relation avec Lui, mais ceux qui L’écoutent et Lui obéissent. Jésus, est la parole de Dieu. C'est lui qui fait entendre dans notre cœur les attentes du Père à notre égard : « Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. » Matthieu 7. 24

Jésus est lui-même imprégné de cette réalité, il affirme que sa nourriture consiste dans l'accomplissement de la volonté de son Père. Il en est ainsi de tout enfant de Dieu à qui Jésus enseigne la priorité dans laquelle il doit se tenir : la recherche du règne et de la justice. Matthieu 6. 33

 

Manifestement, tous les enseignements de Jésus sont destinés à façonner notre manière d'être. Ainsi nos paroles et nos actes seront le prolongement de ce que nous sommes. Le renoncement à soi est la base essentielle de toute transformation opérée en nous par l'obéissance à la voix de Dieu, Jésus nous assurant que cela sera rendu possible par le Saint Esprit :

« Quand il sera venu, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui-même, mais il parlera de ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a, est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » Jean 16. 13 à 15

Jésus est venu nous apprendre à fonctionner comme on fonctionne dans le royaume des cieux, en soumission à l'autorité reconnue. Ainsi, le Fils est soumis au Père et l'Esprit est soumis au Fils. Quand l'homme que je suis se soumet à l'Esprit, il est soumis au Fils comme le Fils est soumis au Père, ainsi nous comprenons le véritable sens de la prière qui ne consiste pas à faire connaître à Dieu ce que nous attendons de lui mais qui consiste pour nous à apprendre ce que Dieu attend de nous. Ainsi nous comprenons le sens des paroles de Jésus : « Quand vous aurez élevé le fils de l'homme, alors vous connaîtrez que je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable. » Jean 8.28 à 29

Forts de ces quelques réflexions nous pouvons maintenant aborder ce qui n’est qu’une annotation faite par les traducteurs : « La Prière Sacerdotale »

C’est un moment très particulier que vivent les disciples de Jésus puisqu'il leur annonce que le moment de la séparation arrive avec son cortège de turbulences. Puis après leur avoir parlé, il va tourner ses yeux vers le ciel et va parler à son Père.

Les En réalité, il ne s'agit ici en rien d’une prière mais bien plutôt d'un compte rendu de Jésus à son Père quant à la mission qu’Il lui a confiée, mission qu'il a menée à bien en faveur de tous ceux et celles qui ont vu en lui l'accomplissement de la fidélité de Dieu et qui ont choisi à leur tour de lui être fidèle : c’est cela la foi, dans son origine et dans son application. Il est bon que les disciples entendent ce que Jésus, le Fils, dit à son Père, c'est une véritable démonstration de ce qu'est la piété (ou la bonne manière de vénérer le Père). En tout ce qui lui a été demandé, Jésus s'est rendu obéissant et il atteste des conséquences bénéfiques présentes et à venir de ce qu'il a accompli. C'est en même temps, un enseignement profond apporté aux disciples du moment, et au travers d’eux à nous, qui tous ensemble sommes devenus héritiers de ce « tout accompli » et qui permet en l'occurrence à chacun de reconnaître que Jésus est réellement et authentiquement la Parole de Dieu faite chair puisque ce qu'Il dit, venant du Père, Il le fait et que ce qu'Il fait est conforme à ce qu'Il est : le fils qui est le rayonnement de sa gloire et l'expression de son être soutenant toute chose par sa parole puissante. Hébreux 1.3

 Cela vient confirmer ce que les disciples disaient précédemment : « Maintenant, nous savons que tu sais toute chose et que tu n'as pas besoin que personne interroge ; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. » Jean 16.30

Le mot prier (proseuche) est inexistant dans ce texte. Le mot utilisé aux versets 9 et 15 du chapitre 17, traduit par prier est le mot erotao qui veut dire proposer, argumenter. Cette traduction est plus conforme à l’esprit même de ce texte puisque Jésus énumère les conséquences de ce qu’Il a accompli. La prière oriente notre raison d’être puisqu’elle est l’expression des attentes de Dieu dans nos vies. La prière n’est pas la pensée de l’homme qui s’élève vers les cieux, mais elle est la pensée de Dieu qui vient habiter le cœur de l’homme pour que sa volonté soit faite sur la terre comme elle est faite au ciel. Tout le ministère messianique de Jésus est imprégné de cette réalité et c’est cette réalité qui défini parfaitement en quoi consiste le salut : retrouver la pensée du Père pour vivre sa plénitude et être transformé de Gloire en Gloire par l’action de l’Esprit librement accueillie et vécue.

Jef De Laveralend