"Bonjour Jean François, Il y a deux mots qui m'interpellent et dont je m'interroge sur les implications concrètes: -Honorer : honore ton père et ta mère / Honorez tout le monde... Honorez le roi (1Pierre 2v17) - Se soumettre : Femmes, soyez soumises à vos
Bonjour Florence,
Toute approche de l’Écriture, tant dans sa compréhension que dans sa mise en pratique, repose sur des fondements mis en évidence par Jésus. Le message qu’elle délivre est un message de dimension spirituelle qui obéit à des règles spirituelles et célestes, il y a donc besoin d’un décodeur pour que le sens soit rendu aux insensés que nous sommes.
La règle majeure que Jésus nous enseigne est une recherche permanente du règne et de la justice divine (Mathieu 6.33)
Quand Jésus parle du règne de quoi parle-t-il ?
Il parle de la personne divine dans son fonctionnement interpersonnel. Dans ce passage, Jésus parle de la bienveillance de son Père, notre Père, à notre égard, il nous invite à lui faire confiance pour nos besoins premiers ressentis et nous oriente dans la priorité dans laquelle il nous veut maintenant, nous qui avons été réconciliés avec Lui. Ainsi le règne dont il est question ici nous en apprend beaucoup sur le but à atteindre.
Jésus parle du Père et de sa relation avec Lui, il Lui est soumis en toutes choses parce qu’il sait que sa volonté est bonne, c’est la raison pour laquelle il a voulu, en tant que Fils, vivre l’incarnation, non seulement pour y accomplir l’œuvre de notre salut, mais aussi pour nous permettre, au travers du témoignage rendu par les Écritures, de vivre en direct le vécu céleste sur la terre de Jésus Fils de l’homme et Fils de Dieu. C’est ce vécu là qui est notre héritage, véhiculé en nous par l’autre Personne de la divinité, le Saint Esprit.
Le règne consiste donc dans l’unité parfaite qui existe entre ces trois manifestations de la personne divine, dans la pensée, dans le respect de l’autorité attribuée à chaque personne dans le statut qui est le sien, en vue de l’œuvre restauratrice accomplie au bénéfice de l’homme terrestre : sa réconciliation avec le ciel.
Ainsi, nous ne sommes pas dans l’obligation d’obéir à une loi écrite sur des tables de pierre pas plus que sur des feuilles de papier. Le décalogue, c’est le but à atteindre, non pas comme un idéal inaccessible, mais comme la promesse faite par Dieu à l’homme, qu’il la déposera sur leur cœur et qu’il l’écrira dans leurs pensées, ceci dans le cadre d’une alliance nouvelle (Hébreux 10.16). Jésus nous dit que les Écritures ne renferment pas la vie éternelle mais qu’elles rendent témoignage de Lui, qui vient nous donner la vie éternelle. Dès lors que l’on accepte le salut qu’il nous offre, nous acceptons aussi notre incapacité à produire de nous même ce qui n’appartient qu’à son règne.
Toute la dynamique de l’Esprit exclut nos efforts pour y parvenir, ce message n’est donc pas adressé à l’homme pour qu’il y parvienne par sa propre dynamique, mais pour qu’il se livre tout entier à l’œuvre de l’Esprit en lui. C’est l’enseignement de Jésus sur le renoncement à soi qui, quand il est compris et vécu, permet au fruit de l’Esprit d’éclore en nous, parce que cela devient notre souhait le plus cher, être obéissant au Père comme l’a été Jésus notre Frère, par qui nous avons le pouvoir de devenir enfant de Dieu.
Je ne suis pas obligé d’aimer, je ne suis pas obligé d’honorer qui que ce soit, je ne suis pas obligé de me soumettre à qui que ce soit. L’homme engendré d’en haut ne subit aucune obligation, mais puisqu’il est engendré dans la justice et désormais ayant accès à la pensée du Père, exprimée par le Fils, révélée en lui par l’Esprit, il peut rechercher et vivre en permanence ce qui est juste aux yeux du Père. Cela est défini comme étant le combat intérieur entre la chair et l’esprit, l’homme naturel ayant quelques difficultés à se soumettre à la volonté de l’Esprit parce qu’il a beaucoup de mal à la comprendre et à l’accepter parce que cela lui apparaît injuste. (Voir Mathieu 16.23)
Tout ceci pour dire que honorer les personnes, ne veut rien dire d’autre que leur accorder le respect qui leur est dû en tant que personne d’abord et en tant qu’autorité dans leur fonction, même si leurs actes ne sont pas honorables, parce nous ne sommes pas des censeurs. Mais notre position de témoin fait de nous des exemples qui ont pour fonction essentielle d’amener nos prochains à réfléchir sur leurs attitudes et leurs comportements à la lumière de notre obéissance aux principes célestes.
La soumission, de même, a un sens différent quand on analyse le mot dans sa dimension terrestre qui véhicule une notion d’obligation qui fait violence parce qu’elle ne donne pas le choix et la dimension céleste qui n’a de sens que dans l’amour de l’autre. Rappelons que le mot hupotasso, traduit par soumission, a pour sens, dans la pensée céleste et conformément au règne, le fait de se sentir bien à la place qui nous est assignée parce que c’est comme cela que nous sommes le plus efficace et le plus épanouï.
Nous ne pouvons pas aller plus loin que d’être des témoins et le témoignage lui-même est soumis à la volonté de celui auquel il est rendu, qui a le pouvoir de l’accepter ou de le refuser puisqu’il agit en tant qu’autorité sur sa propre personne. Si quelqu’un refuse mon témoignage de vie ( même s’il est excellent !) qui est censé le faire réfléchir, je ne peux que me soumettre à sa décision. Ma responsabilité est dégagée mais la sienne demeure.
Ainsi je me soumets à sa décision et en faisant cela je l’honore en tant que personne puisque je respecte son choix, même si je sais qu’il est mauvais.
Jef De Laveralend