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A propos de 1 Pierre 4.18

"Bonsoir Jean-François, Comment comprendre ce verset ? Comment le juste se sauve avec PEINE ? N'est ce pas Jésus qui sauve ? Avons-nous un effort à produire ? Et pourquoi avec peine ? Merci de ta réponse. Clarisse. "...Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l'impie et le pécheur ?" 1 Pierre 4 v 18"

 Bonjour Clarisse,

Pour répondre à ta question, il est utile de replacer ce texte dans son contexte. Au chapitre 4 de son épître, Pierre va aborder le thème des souffrances intérieures que l’on éprouve dès lors que l’on a compris que la volonté de la chair et en opposition constante avec la volonté de l’Esprit. Non seulement, le chrétien est dans ce combat intérieur mais il est aussi en opposition aux principes de vie développés dans un monde sans Dieu. Les questionnements intérieurs sont nombreux, nous en retrouvons un échantillon dans le Psaume 73.

L’enfant de Dieu est confronté à une réalité qui engendre des perturbations dans ses pensées : « Car je jalousais les insensés, en voyant la prospérité des méchants. » 73.3, puis : « Ainsi sont les méchants : toujours tranquilles, ils accroissent leur richesse. C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence : tout le jour je suis frappé,  tous les matins mon châtiment est là. Si je disais : je veux m’exprimer comme eux, voici que je trahirais la race de tes enfants. » 73.12 à 15

Voici le type de souffrance dont il est question dans l’épître de Pierre. Mais heureusement, le psalmiste ne s’arrête pas à la question qui se pose à lui, il réfléchit et voici le fruit de sa réflexion :

« J’ai donc réfléchi pour comprendre cela ; ce fut pénible à mes yeux, jusqu’à ce que j’arrive au sanctuaire de Dieu ; alors j’ai compris le sort final des méchants. »

Voici le constat qu’il fait sur lui-même et sur un mode de pensée essentiellement basée sur son ressenti humain :

« Lorsque mon cœur s’aigrissait, et que je me sentais percé dans les reins, j’étais stupide et sans connaissance, avec toi j’étais comme les bêtes. Cependant je suis toujours avec toi, tu m’as saisi la main droite ; tu me conduis par ton conseil, puis tu me recevras dans la gloire. Qui d’autres ai- je au ciel ? En dehors de toi, je n’ai aucun plaisir sur la terre. Ma chair et mon cœur peuvent défaillir : Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma part. Car voici que ceux qui s’éloignent de toi périssent ; tu réduis au silence tous ceux qui te sont infidèles. Pour moi m’approcher de Dieu, c’est mon bien : je place mon refuge dans le Seigneur, l’Éternel, afin de raconter toutes tes œuvres. »73.21 à 28

Trop souvent, le terme jugement est hélas pris dans le sens de condamnation. En réalité ce terme a plutôt le sens de discernement et de séparation, à savoir, la capacité de séparer  ce qui est de l’âme de ce qui est de l’Esprit. C’est à cet exercice que s’est livré le psalmiste précédemment cité. Il est donc normal que ce type de jugement ne puisse commencer que dans la maison de Dieu puisque ceux qui en font partie sont appelés à cet exercice. Pour ceux qui rejettent le message de la grâce ils seront confrontés, à la fin, aux conséquences de leur refus.

Pierre dit donc : si, grande est la difficulté pour le chrétien d’assumer son statut avec le secours de l’Esprit, qu’en sera-t-il de l’impie qui veut rester dans son erreur. Le verset 17 : « Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. » Répond au verset 12 : « Bien-aimé, ne trouvez pas étrange d’être dans la fournaise de l’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’anormal. » Pierre dit que la circonstance présente est propre à vivre cette réalité intérieure. En plus la traduction du verset 17 est inexacte puisqu’elle indique quelque chose qui va commencer alors que le temps utilisé indique une action qui est en train de se dérouler. Il veut dire que des circonstances semblables sont propres à nous permettre d’exercer cette séparation intérieure par la réflexion selon l’Esprit et non selon la chair.

En ce qui concerne la traduction que tu cites : « ...Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l'impie et le pécheur ? », C’est une très mauvaise traduction, qui hélas peut prêter à confusion en laissant à penser que c’est l’individu qui se sauve. Ce texte fait seulement mention de la difficulté de vivre sa vie chrétienne dans un contexte difficile. Le verbe SOZO est conjugué au mode passif, il indique donc que l’individu en question est au bénéfice d’une dynamique spirituelle qui influence positivement sa manière d’être et non pas sous l’inspiration d’une dynamique humaine qui elle, le projette dans le faire, dans le but de lui faire croire qu'il est.

Jef De Laveralend

 

Commentaires

  • Merci encore Jèf pour ces échanges et ses petites lumières que tu partages avec nous. Pour une prochaine fois pourrais- tu justement apporter un peu d'éclairage sur la Parabole des talents (Matthieu 25.14-30) qui peut paraître bien dure si on la lit sans réfléchir et le lien avec le fait de porter du fruit. Vaste sujet et donc vaste programme... C'est sans urgence bien sur.
    Encore un grand merci.

  • cher Jef,
    dans l'écriture ,on fait souvent référence au désert , dans l'ancien testament mais aussi le nouveau(,Jésus qui se retire au désert durant 40 jours.)
    Ma réflexion personnelle est que le désert a pour sens une mise a l'écart pour une purification, une remise en question sur qui nous sommes ,Sans artifices.
    Mais Jésus, pourquoi est-il aller au désert Pour y être tenter?
    Il doit y avoir un autre sens à cela !!
    Pourrais tu m'aider et m'éclairer sur ce passage qui est important pour moi,parce que récurrent !!
    Sans doute un message a creuser..... Merci Jef.

  • Merci pour la clareté de l'explication ces béni ! Encore amen et merci .

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