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A propos du salut ! (suite)

LUC 15.11 à 32

Ce qui doit nous interpeller dans cette parabole c’est avant tout la manière de penser de ceux  qu’elle met en scène. Nous ne manquons pas d’observer des similitudes au niveau des pensées, bien que ces similitudes aient des effets diamétralement opposés, nous le verrons dans la suite.

 Manifestement, le plus jeune des fils aspire à une liberté de mouvement dont il pense être privé. Cela va l’amener à prendre une décision, résultat de sa réflexion intérieure, il doit partir de la maison pour pouvoir enfin s’épanouir. Il est cependant conscient d’un besoin de sécurité pour pouvoir quitter la maison d’un cœur léger, c’est la raison pour laquelle il demande la part de biens qui lui est réservée. Ainsi nanti, il va pouvoir se lancer dans l’aventure. Sa manière de penser s’est projetée sur l’écran de son imaginaire, elle a fabriqué des images très agréables et pleines d’optimisme, comme Eve devant l’arbre de la connaissance du bien et le mal : « La femme vit que l’arbre était bon à manger, agréable à la vue et propre à donner du discernement. » Genèse 3.6

 

Le mensonge instillé dans les pensées d’Eve a toujours une redoutable efficacité dans les pensées de sa descendance. C’est ce qui fait dire à l’apôtre Pierre que le plan divin a consisté à nous racheter de cette vaine manière de penser qui nous a mis sens dessus dessous, faisant de nous des insensés à l’imagination fertile mais dépourvue de sens et de bons fruits. Ce sont ces pensées qui nous amènent à nous éloigner du Père puisqu’elles nous donnent de lui une image négative et  mensongère.

Attardons-nous maintenant quelques instants sur ce drôle de père dont l’attitude est plus que surprenante.

Qui d’entre nous confronté à une situation semblable, n’aurait pas tenté de dissuader ce fils de mettre ses projets à exécution. Tentative d’explication, d’intimidation, de chantage affectif, manifestations de la colère, menaces, refus de financer une telle expédition, bref toute la panoplie des émotions manifestant le mécontentement, la peur, la honte qu’une telle attitude peut engendrer. La mauvaise image du fils ingrat rejaillira sur l’image du Père, c’est insupportable.

Le Père de cette histoire, eu égard à notre compréhension des choses, peut nous apparaître quelque peu laxiste voire même indifférent et dépourvu d’affection pour ne pas tenter d’empêcher son fils de partir. Ce père accepte tout simplement que son fils fasse ce choix, il lui donne même la part de biens qui lui revient. En faisant cela, il le met face à la responsabilité de ses choix et de leurs conséquences. Il le laisse partir sans  lui faire aucun reproche, sans lui faire une leçon de morale, sans le menacer d’une quelconque manière. Il le laisse libre de partir et ce faisant il lui facilite un retour en le laissant libre de revenir. Le Père sait qu’il ne peut empêcher son fils de vivre cette expérience puisque tel est son choix. Nous sommes, là, confrontés à la question du libre arbitre qui met l’individu face au choix de la fidélité ou de la raison. Nous le savons, la raison l’a emporté. Mais cette victoire a un goût amer puisque l’imaginaire, ou autrement dit l’image que l’homme s’est taillée à la mesure de ses désirs s’est révélée mensongère. Le père du mensonge, le séducteur a triomphé, il a réussi à séparer la créature de son Créateur.

Mais la bonne nouvelle c’est que rien n’est perdu et qu’un retour est toujours possible. Pour cela il est nécessaire de faire un état des lieux de l’être intérieur. « Étant rentré en lui-même » il fait le constat de son échec puisqu’il peut comparer maintenant deux états. Comme quoi le manque de confiance au Père et la méconnaissance du Père nous poussent  à vivre des souffrances que l’on aurait pu s’épargner. Cependant,  pour vraiment apprécier le meilleur il faut connaître le pire, maintenant il sait qu’il s’est laissé tromper par ses raisonnements. Il se trouve maintenant devant une autre difficulté, il va devoir choisir comment orienter sa démarche. Ou il s’endurcit et son orgueil lui suggère qu’il pourra s’en sortir tout seul et ce faisant il s’éloigne un  peu plus du Père ou il choisit de revenir à la maison du Père. Analysons maintenant comment son système de pensées va orienter les choses :

1-      Constat : combien d’ouvriers de mon Père ont du pain en abondance et moi ici je meurs de faim.

2-      Décision : Je retournerai chez mon Père.

3-      Rendre acceptable mon retour : Je lui dirai Père j’ai péché envers le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils traite moi comme un de tes serviteurs.

Nous pouvons dire que selon les points 1 et 2, la décision du retour est judicieuse. Par contre le point 3 met en évidence cette carence de la méconnaissance du Père qui amène l’homme à humaniser l’attitude divine à son égard.

Il pense Dieu comme si Dieu était homme, alors pour rendre acceptable son retour, il se punit de la pire des punitions, je ne pourrai plus jamais être appelé ton fils, je demande à être traité comme un de tes serviteurs. Voilà un  sens de la justice aiguisé, je réclame une sentence, je veux être puni et expier ma faute jusqu’à la fin. C’est ce que l’on inflige au coupable selon notre justice. Nous oublions cependant un détail important, s’il n’est pas introduit dans notre réflexion, celle-ci continuera  de nous induire en erreur. Ce détail c’est qu’il n’y a pas un juste pas même un seul, nos réflexions et nos pensées sont donc vouées  à l’échec si Dieu ne nous révèle pas sa justice. Cette situation est l’occasion pour nous de comprendre à quel point nous sommes égarés. Non Dieu n’exerce pas et n’a jamais exercé une justice punitive, la justice de Dieu est et a toujours été une justice restaurative. C’est l’homme qui punit ses semblables, il les  juge et les condamne comme si l’individu qu’il est était exempt d’erreurs et il  se sert pour cela de la loi de Dieu interprétée sur la base du mensonge. C’est l’homme lui-même qui s’inflige des souffrances en se séparant du Père, et quand il revient il demande au Père de rajouter des souffrances à celles qu’il s’est infligé lui-même, il demande au Père de le rejoindre dans sa manière de penser. Notre manière de penser est fausse, vaine et inefficace. Non, Dieu n’entrera jamais dans nos propositions, mais toujours il ouvrira la porte des siennes pour que nous le rejoignions.

 

A suivre …

Jef De Laveralend

Commentaires

  • Merci, Jef pour cet éclairage qui nous porte a la réflexion sur notre façon de penser.
    Il est réconfortant de comprendre que notre Père ne nous juge pas, et nous encourage a sortir de nos erreurs.... pour peu que nous lui laissons toute la place,et cessons nos raisonnements trompeurs.
    encore merci, a relire et s'en imprégner pour le vivre pleinement .

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